« J’agis sur les gouttelettes pour augmenter l’efficacité des traitements »

Sur la commune de Cappelle-la-Grande, dans le Nord, Sébastien Dereudre, utilise depuis le mois de février 2024 le système MagrowTec pour traiter sa bouillie et ainsi optimiser l’application de ses produits phytosanitaires.

Sur son exploitation, 50 % de la surface est consacrée au blé. Le reste est réparti entre lin textile, pois de conserve, fèverole, miscanthus, betteraves et pommes de terre. « Le territoire sur lequel je cultive est soumis à plusieurs contraintes, 95 % de mes terres sont en dessous du niveau de la mer. Celles-ci, en plus d’être drainées, sont entourées de wateringues (fossés destinés à évacuer vers la mer les eaux issues des drainages) », contextualise le chef d’exploitation.

Il poursuit : « Ces spécifications nous privent de nombreux produits qui sont autorisés sur des sols non drainés. De plus, beaucoup de mes parcelles sont concernées par des zones de non-traitement (ZNT). C’est dans ce contexte que je me suis mis en quête d’une solution pour optimiser ma pulvérisation. Comme je ne peux pas agir sur les produits phytosanitaires qui sont de moins en moins efficaces, je vais compenser en agissant sur l’eau qui compose ma bouillie. »

Aucun entretien et une longue durée

Son premier choix s’est alors porté sur une station pour traiter l’eau de pluie stockée dans sa cuve (90 % de l’eau qui sert à pulvériser provient de la pluie, les 10 % restants viennent des wateringues). Puis Sébastien a découvert le système MagrowTec, via le réseau de distribution Beyne. « J’ai renoncé à la station, car la pulvérisation est suffisamment contraignante sans avoir en plus à me rajouter du travail avec l’entretien ou d’éventuels problèmes sur le système. La solution MagrowTec ne nécessite ni maintenance ni consommable et, selon le constructeur, peut durer indéfiniment. De plus, la différence de prix entre les deux solutions n’était pas flagrante », précise-t-il.

L’agriculteur a été finalement entièrement convaincu par le MagrowTec après en avoir constaté l’efficacité sur un défanage de pommes de terre. Il a alors profité du renouvellement de son pulvérisateur pour faire monter le système sur un Artec RS20 avec une rampe de 32 mètres. Une fois installé, la seule chose que demande le dispositif pour sa prise en main c’est un peu d’expérience concernant l’ajustement des doses.

Taux de contact avec les plantes proche de 100 %

Le kit MagrowTec conditionne physiquement l’eau. Cette dernière, en coulant dans les tubulures du système, va passer entre différents aimants. Ceux-ci vont alors jouer sur la taille des gouttelettes. « Il n’est pas des plus aisé d’expliquer le fonctionnement du système. Je sais simplement que ce dernier agit sur la grosseur des gouttelettes. Il va lisser leurs tailles en les harmonisant et par conséquent diminuer le nombre de plus grosses et plus petites gouttes. Le spectre de taille va alors rester entre 200 et 400 microns. »

La bouillie ainsi traitée aura alors un taux de contact avec les plantes visées proche de 100 % en fonction des conditions et du stade de la plante. « Avant de traiter l’eau, j’avais un brouillard sur plusieurs mètres derrière le pulvérisateur. Celui-ci était composé de fines gouttelettes de bouillie qui restaient en suspension et donc n’agissaient pas sur la culture. Maintenant, avec le système de traitement, les gouttes sont plaquées au sol et il ne reste qu’un brouillard sur une petite longueur derrière la rampe », indique Sébastien.

Deux stratégies sont possibles, en fonction de l’objectif souhaité. « Soit je réduis la dose de 20 à 25 % tout en maintenant la même efficacité, soit je maintiens la dose et, dans ce cas, la performance de l’application sera accrue et ainsi le produit aura une meilleure efficacité. »

Conserver ou réduire la dose

Avant d’en arriver à cette conclusion, le chef d’exploitation a débuté l’utilisation du MagrowTec en appliquant une dose classique de régulateur de croissance sur du blé. Il a constaté quelques jours plus tard que le passage avait été trop efficace et que les blés étaient trop raccourcis. « Malgré ma déconvenue avec le régulateur, j’ai conservé la même dose pour traiter les fongicides du blé et, grâce à mon anticipation, j’ai réussi à maintenir un rendement de plus de 90 quintaux par hectare contre 100 habituellement, malgré une campagne 2024 très pluvieuse. »

Pour les pommes de terre et les autres cultures, Sébastien a réduit de 20 % le produit et le volume en eau. « Il y a moins de risque à baisser la dose, car je passe tous les huit jours. Par conséquent, en cas de soucis, je peux rectifier le tir rapidement. Lors du premier traitement sur les betteraves, je n’ai pas fait de changement sur la dose. Mais j’ai ensuite rapidement levé le pied, car j’ai pu remarquer l’effet sur le désherbage et mes parcelles de betteraves étaient propres », déclare le chef d’exploitation.

Il indique que même s’il ne réduit pas systématiquement la dose, avec l’amélioration de l’efficacité de ses pulvérisations, le gain est toujours présent que ce soit sur le rendement de la culture ou l’économie de produits phytosanitaires et d’eau.